Laveran : le Médecin militaire et chercheur
Texte de Jean BENOIT extrait de l’ Annuaire ALYC 2003 des Anciens des Lycées de Constantine.
Alphonse Laveran (1845-1922) :
Il a sans doute une personnalité fort différente mais le récit de son existence révèle des traits communs avec celle du Duc D’Aumale.
Ce fut d’abord l’Armée. Jeune militaire, Laveran arrive en Algérie avec le grade de médecin major. Il sert à Bône puis à Biskra avant d’être affecté en 1880 à !’Hôpital militaire de Constantine.
Second trait commun : le chercheur. Il va rencontrer en Algérie un ennemi dévastateur des effectifs militaires, également nuisibles pour les populations civiles :le paludisme.
Or, lorsqu’il préparait l’agrégation au Val-de-Grâce, Laveran étudiait les maladies épidémiques dans les Armées. Il va donc s’attaquer à ce sujet avec ardeur et ténacité, méthode et perspicacité .. Il installe un laboratoire dans une salle de l’hôpital et procède systématiquement à des examens de sang. C’est alors qu’ en novembre 1880 il décèle, dans le sang d’un malade du paludisme, des éléments parasitaires caractéristiques de cette maladie. Son intuition le conduit à considérer que le parasite est le moustique, ce qui sera confirmé plus tard. En 1884, il poursuit sa carrière d’enseignant et de chercheur au Val-de Grâce puis à l’Institut Pasteur. L’œuvre qu’il accomplit est impressionnante par son étendue et sa qualité.
Troisième trait commun avec Aumale : les récompenses et reconnaissances. Laveran entre à l’Académie de médecine en 1893, est élu membre titulaire de l’Académie des Sciences en 1901 et, consécration suprême, il est le premier Français à recevoir le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1907. (3)
Ainsi Aumale et Laveran étaient tous deux bien dignes d’être cités en exemple aux jeunes Lycéens et Lycéennes de Constantine.
(1) Raymond Cazelles « le Duc D’Aumale » p. l03
et (3) : lire dans les « bahuts du Rhumel » n° 6 et 7 (mai et novembre 1993) les excellents articles de Jean-Dominique Foata et Emmanuelle Vaudey